dimanche 13 janvier 2013

Billet N°2: Chiens de labos

L'expérimentation animale est une réalité qu'on oublie parfois mais qui nous frappe cruellement lorsqu'elle nous revient. On la trouve à la fois dans les recherches médicales mais aussi à des fins cosmétiques. La France n'est pas en reste dans ce domaine puisqu'elle détient 20% des animaux de laboratoires de l'Union Européenne. On estime que chaque minute, 5 animaux meurent dans les laboratoires français (chiffres PETA). Il y a les souris et les rats bien sur, mais aussi des chiens et des chats. J'ai décidé de me pencher sur les conditions de vie de ces chiens, exploités pour notre compte, de leur naissance à leur mort.

En France, il existe quelques élevages, spécialisés dans la production de chiens de laboratoire.
Des enquêtes menées par des associations de protections animales chez le plus célèbre d'entre eux "Les Souches", ont mis en en évidence des conditions de vie déplorables assimilables à de la maltraitance.
Cet élevage est une véritable usine, agréée au départ pour 500 reproductrices, nombre qui serait aujourd'hui largement dépassé. Les chiens détenus sont essentiellement des beagles, race de prédilection des laborantins pour des raisons qui m'échappent.
Les témoignages d'anciens employés dévoilent des horreurs. Les chiens, en surnombre, détenus par dizaines dans des chenils se battent souvent sans que personne ne les sépare. Il est interdit par le règlement de caresser les animaux. Les femelles portent 3 fois en 2 ans, le planning des chaleurs étant géré par un logiciel.
Les chiots sont livrés aux laboratoires à l'âge de 4 mois à un an.

Et le calvaire de ces chiens ne s'achève pas une fois parvenu chez les scientifiques.
Dans la théorie, la direction européenne est très stricte sur les conditions d'expérimentation et de détention des chiens de laboratoire mais dans la réalité, très peu d'informations filtres de ces institutions. Pour son manque de transparence et son manquement aux règles, la France a d'ailleurs fait l'objet d'un rappel à l'ordre de la commission européenne pour manquement grave.
Là encore, certains témoignages font froid dans le dos. Les chiens sont détenus en chenil, il est ici aussi interdit de se lier avec eux, des Karcher sont utilisés pour les calmer.
A ces conditions de vie terribles s'ajoutent les souffrances inhérentes aux tests que ces animaux subissent. A des fins scientifiques on leur injecte des substances toxiques, on les opère, on les rend obèse, on les stresse...
L'état des animaux qui sont parfois saisis dans des labos démantelés fait froid dans le dos...
Ses animaux meurent souvent à la suite des expérimentations ou sont euthanasiés.

En France, une initiative à vue le jour en 2005 pour aider ses animaux de laboratoires. L'association GRAAL "propose aux unités de recherche française la réhabilitation d'animaux de laboratoires arrivant en fin de protocole et dont l'état de santé permet une retraite civile". C'est une démarche novatrice dans laquelle l'association s'est entourée de professionnels du comportement animal. Ces réhabilitations sont couronnées de succès, et les beagles découvrent alors la vie de famille.

L'expérimentation animale est encadrée mais légale à bien des fins. Notre positionnement personnel dépend de notre éthique mais il ne semble pas avoir beaucoup d'impact (72% des français sont contre). Moi même je suis contre. On pourra toujours arguer que ces expérimentations animales sont nécessaires pour le progrès de la médecine, je n'en démordrai pas. Tout d'abord, les expérimentations animales pour  développer des produits cosmétiques devraient être purement et simplement interdites. Nos mascaras ne justifient pas une telle barbarie. Ensuite, bien souvent, les tests à des fins thérapeutiques ne sont pas concluants du fait des différences entre nos 2 espèces. De plus certains scientifiques avancent que pas mal de tests pourraient être effectués par simulations informatiques, dans nos ordinateurs et logiciels sont perfectionnés. Et même si il est vrai que les animaux de laboratoires ont permis de faire certaines avancées médicales, mon avis est que nous ne devons pas asservir une espèce, la maltraiter pour soigner la notre. C'est ici mon avis personnel, qui ne sera pas celui de tous mais chacun est libre de penser et d'avoir ses convictions.