mardi 29 juillet 2014

Je serais donc un bisounours



Autant je ne suis pas fada de Facebook pour « ma vie à moi », autant pour ce qui est des chiens j’adore. J’ai découvert pas mal de choses en rebondissant de conversations en conversations, trouvé des contacts très intéressants et beaucoup. Mais parfois on tombe sur des aberrations qui vous font bondir, des litanies de bêtises ou juste des questions dont on ne comprend même pas le fondement.

Il y a un débat, qui revient souvent sur les posts qui traitent d’éducation positive (et notamment publié par des éducateurs positifs), et qui pourrait se résumer à cela : Educateurs, que vous soyez traditionnels ou positifs, ne vous faites pas la guerre, vous vous battez pour la même cause.
C’est un secret de polichinelle que éducateurs traditionnels et positifs ne s’entendent pas et partent régulièrement en croisade les uns contre les autres : Les  « tortionnaires en mal d’égo » contre les « bisounours distributeurs de bonbons ».

Et si tout le monde a bien pu constater leur désamour, beaucoup ne comprennent pas pourquoi, parce que beaucoup pensent que ce qui compte c’est la fin et non les moyens. Mais c’est faux ! Ce que tous ceux qui travaillent en renforcement positif, qu’ils soient professionnels ou simples propriétaires, reprochent à ceux qui pratiquent les « bonnes vieilles méthodes » ce n’est pas de réussir à obtenir une marche au pied sans passer par la case croquette. Ce qu’ils leur reprochent c’est de rester cantonner dans une méthodologie archaïque, basée sur des faits erronés et non respectueuse de l’intégrité physique du chien, et pire de la diffuser.


Lorsque vous présentez un chien à un éducateur traditionnel, il va y voir un animal auquel il faut apprendre qui domine et quelles sont les règles en sanctionnant ce qu’il ne veut pas voir.
Lorsque vous présentez un chien à un éducateur positif, il va y voir un compagnon auquel il faut expliquer ce qu’on attend de lui en récompensant les bons comportements.
Ce sont 2 visions qui n’ont rien à voir sinon leur sujet.
Lorsque j’ai eu Flappy il y a 3ans, j’ai bien fait des recherches pour savoir comment l’éduquer. Et si on a progressé aujourd’hui, à l’époque, quand vous ne saviez pas où chercher vous tombiez par défaut sur des méthodes d’éducation traditionnelle. Méthodes qui ne me convenaient pas et que j’ai rejetées, choix que je n’ai jamais regretté derrière. Je vais vous exposer en 5 point pourquoi la fin ne justifie pas les moyens, pourquoi le traditionnel est une mauvaise idée.


Flappy, chien réactif congénère, travaillé au clicker

C’est une souffrance pour vous

De nos jours, rien ne nous oblige à avoir un chien. A moins que vous ne soyez aveugle, berger ou policier, vous n’avez pas besoin d’un chien. Vous en avez envie. Ce chien qui a rejoint votre foyer, qui partage votre maison et votre vie et que vous aimez, voilà qu’on vous dit que pour l’éduquer il faudra le contraindre. La forme de la contrainte varie suivant la personne qui vous conseille mais elle est toujours là : on appuie sur la croupe pour faire assoir, on donne des coups de sonnettes pour l’avoir au pied, on claque la porte au museau pour qu’il ne nous passe pas devant etc. Votre chien va avoir peur, va être irrité, va avoir mal même parfois et vous allez le voir. Je ne sais pas vous mais moi je n’ai pas voulu essayer. J’ai pris un chien par choix, pour partager des choses avec lui, pour en faire mon complice et non pas pour obtenir des choses de lui en l’intimidant ou le maltraitant. Peu importe qu’on me cite par centaines le nombre de chiens éduqués de la sorte par des grands noms qui filent aujourd’hui au doigt et à la baguette, je ne veux pas de ça dans ma relation avec mon chien. Quand il a mal, quand il est mal, j’ai mal.

Cette méthode est basée sur de fausses conclusions.

Le nerf de la guerre de l’éducation traditionnelle c’est la dominance. Pour faire simple il vous faut recréer le fonctionnement d’une meute de chiens, établi à partir du fonctionnement d’une meute de loups, au sein de votre famille et l’alpha se doit être vous. Vous devez donc avoir le total contrôle des ressources, manger en premier, passer les portes en premier, ne partager ni votre lit ni votre canapé et pouvoir soumettre votre chien quand bon vous semble.
Je ne vais pas détailler ici pourquoi la dominance inter espèce n’existe pas, je vais juste le décréter : il n’y a pas de relation de dominance entre un Homme et son chien, à partir de là, plus rien ne tient debout dans cette méthode d’éducation. Je reviendrais plus tard sur le sujet, études scientifiques à l’appui (faut que je retrouve les sources :p). Et pour enfoncer le clou un chien n’est pas un loup et les meutes de loups ne fonctionnent pas de façon aussi simpliste que cela. Mais j’y reviendrais, j’y reviendrais.

La frontière est ténue entre la contrainte éducative et la maltraitance.

Comme je le disais plus haut, en méthode traditionnelle, l’obéissance du chien est obtenue par la réprimande des comportements indésirables. On file une claque sur le nez du chien qui s’approche trop des biscuits apéros, on donne un coup sec sur la laisse de celui qui aboie au passage de ses congénères ou on ramène violemment le chien qui tire à sa place. Si ces comportements ne justifient pas qu’on vous lapide sur la place publique, il n’est pour autant pas normal qu’on les encourage. Aussi infime soit la douleur, elle reste un inconfort. Imaginez que vous ayez faim, qu’on mette un plateau débordant de bonnes choses et qu’on vous donne une claque sur la tête chaque fois que vous tentez la main pour en saisir une. Ca ne fait pas vraiment mal mais c’est déplaisant, et cet inconfort s’ajoute à celui de ne pas pouvoir obéir à son instinct. C’est une violence qui devient ordinaire.
Et à partir du moment où on laisse la violence s’installer dans notre quotidien, comment lui poser une limite, quand décider de quand on va trop loin. Est-ce qu’on va trop loin quand on file une grande claque à son chien parce qu’il a aboyé sur l’enfant qui lui foncait dessus à vélo ? Est-ce qu’on va trop loin quand on flanque son pied dans le flan du chien qui refuse de s’assoir au bord de ce parcours hippique ? Est-ce qu’on va trop loin lorsqu’on pend son chien au bout de sa laisse parce qu’il a niaké le petit yorkshire venu le renifler d’un peu trop près ?
C’est parce que la violence ordinaire est tolérée qu’on se retrouve avec des cas comme celui d’Ikhâm.

Vous encadrez plus que vous n’éduquez 

Le principe est de condamner les mauvais comportements afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent. Au premier abord cela peut sembler logique. Si je crie sur mon chien et que je le secoue par la peau du cou il ne va plus vouloir le refaire. Possible… Mais pourquoi fait il ça au départ et que va-t-il faire à la place ? En punissant et réprimandant votre chien vous ne lui enseignez pas ce que vous voudriez qu’il fasse, juste ce qu’il n’a pas le droit de faire. Encore faut il qu’il ait fait le rapprochement entre son acte et le vôtre.
Sans compter, que certes il est possible d’obtenir par cette méthode un chien qui s’assoit à la demande et marche au pied, mais je serais curieuse de savoir comment j’aurais pu sans shapping apprendre à mon chien à fermer les portes à ma place.

La contre productivité n’est pas loin

Un chien ne raisonne pas comme nous et ne va pas forcément comprendre pourquoi on le puni ni même que ce que nous sommes en train de lui faire est une punition. Nous risquons de brouiller les signaux et aggraver la situation.
Prenons l’exemple du chien réactif en laisse. Chaque fois que vous croisez un autre chien, le vôtre entre en furie, tire et aboie. Votre réaction est de donner un coup sec sur son collier étrangleur en lui disant « Tu laisses ». Qu’est ce qui vous dit que le raisonnement de votre chien va être le suivant : Je vois un chien – je ne veux pas qu’il m’approche/ je veux me battre – on me donne un coup au cou parce qu’on ne veut pas que je fasse ça – je vais arrêter pour ne plus avoir de cou. Je pense plutôt que dans sa tête c’est ça : je vois un chien – je ne veux pas qu’il m’approche/ je veux me battre – j’ai mal – je vais essayer plus fort de le faire fuir/ de le battre pour ne plus avoir mal. Le chien va associer le fait de croiser un congénère à une douleur. Si il y a déjà un problème au départ, ça ne risque pas de l’arranger.
Linux, peur des hommes, désensibilisé en R+


On pourrait trouver bien d’autres points j’en suis sûre mais je pense que les arguments présents devraient vous suffire à choisir de ne pas adopter cette méthode. Qui, pour résumer, est déplaisante pour vous, scientifiquement infondée, douloureuse et dangereuse pour lui, limitée dans ses applications et confuses dans ses enseignements.
A la place, vous pouvez choisir une méthode amicale, basée sur des observations éthologiques, agréable pour lui et pour vous, sans limite d’applications et extrêmement précise dans ce qu’elle encourage et enseigne. La méthode du renforcement positif.

vendredi 11 juillet 2014

Du surcuit au cru.

Dans le BARF souvent ce qui fait peur ce sont les barfeurs. On a l'impression de débarquer dans une espèce de secte peuplée de gens hargneux. C'est vrai que, comme dans la plupart des minorités, certains se sentent vite agressés, obligés de se justifier ou jugés et sortent les crocs (la bonne blague). Et pourtant je vous assure que tous les barfeurs ne sont pas des fous, prêts à étriper tous les nouveaux venus qui - comme le veut le marketing- nourrissent leurs chiens aux croquettes. Pour en faire partie,  je peux vous assurer que de devoir toujours répondre aux mêmes "Mais il va devenir agressif" ou "Les chiens ont besoin de féculents, sinon ils sont carencés", ça fatigue à la longue. Mais les barfeurs ce n'est pas ça, malgré l'image que beaucoup en ont. Ce sont des gens concernés, impliqués, qui se sont documentés, qui ont résisté aux tentatives de lavage de cerveau et qui acceptent de répéter inlassablement les mêmes choses, par conviction bien fondée.Vous trouverez tout un tas de gens sympathiques prêts à vous conseiller, à partager leurs connaissances et cela que vous finissiez par adopter l'alimentation crue ou non.

Je ne vais pas ici vous expliquer comment nourrir votre chien au cru. Savoir faire quelque chose et savoir l'enseigner sont deux choses différentes. 
Je ne vais pas non plus vous expliquer dans le détail pourquoi l'alimentation crue est le mode de nutrition optimal de nos canidés. C'est très bien expliqué sur un certain nombre de sites et dans certains livres.
Je vais plutôt vous expliquer pourquoi et comment je nourris mes chiens au cru. J'espère vous prouver que tous les barfeurs ne sont pas des extrémistes (enfin si vous me prenez déjà pour une malade j'ai un peu raté ma démonstration) et  vous inciter à vous renseigner plus sur ce régime auprès de gens compétents.

Lorsque j'ai eu Flappy, il y a 4 ans maintenant (Pfiou le temps file) je ne connaissais rien de rien aux chiens. J'ai donc, suivant les recommandations de l'éleveur, acheté la marque avec laquelle il avait été sevré. Les premiers mois, malgré quelques gamelles boudées, cela se passait bien: un chien en forme, avec un beau poil, qui grandit bien et avec une bonne digestion. Je n'ai donc pas cherché plus loin et ai continué de lui donner ses petits cailloux. Et puis vers 9mois, le début de la galère a commencé avec la déclaration de sa dysplasie et de son syndrome de Chiairi. Le temps que l'on pose le diagnostic et que l'on sache comment intervenir, il s'était beaucoup démusclé. Me voilà donc avec un chien sans énergie, sans muscle et avec un problème articulaire conséquent, accentué par un trouble de la motricité.
J'ai un peu- enfin beaucoup- fouiné pour trouver des moyens d'améliorer la qualité de vie de mon chien et ai appris que les céréales chez le chien ayant des troubles articulaires augmentaient les inflammations. Nous sommes donc passé à la formule sans céréales, et malgré une amélioration, mon chien manquait toujours de pèche, de muscles et - après une mésaventure avec un poulet avarié égaré dans un parc- souffrait de diarrhées régulières.

Inutile de dire que j'étais très malheureuse de voir mon chien si jeune et si ardemment désiré passer à côté de sa vie. Depuis son arrivée, je glanais des informations à droite à gauche sur sa race, l'éducation mais aussi l'alimentation. J'ai découvert le BARF et après quelques semaines d'hésitation je me suis lancée dans le cru. Après tout je n'avais pas grand chose à perdre: si mon chien ne retrouvait pas plus de tonus, il ne vivrait pas longtemps, sur le moment je me fichais un peu de la question de l'équilibre alimentaire. 

Rien n'arrête un barfeur, même pas la neige!
Nous voilà donc parti en mode poulet-carotte, puis les premiers os (c'est la principale crainte de beaucoup de gens mais moi, ça ne m'a jamais effrayé). Assez vite j'ai vu la différence: mon chien avait enfin un transit normal et surtout il reprenait goût à la vie, littéralement. Alors qu'il me fallait l'emmener à la mer pour le sortir de son apathie je l'ai vu reprendre vie à nos balades quotidiennes dans les parcs. Il retrouvait peps et muscle, ce qui n'aurait pas dû m'étonner puisque les protéines sont la matière première  des muscles et que le chien tire son énergie des graisses animales et non pas comme nous des glucides, et que je lui fournissais les 2 en quantité et qualité. 

Une fois le pas franchi, je ne pouvais et ne voulais plus retourner en arrière. Je me suis donc renseignée plus précisément afin de bien faire et garder mon chien en bonne santé le plus longtemps possible.
L'absence de céréales ne m'inquiétait pas, puisque j'avais déjà posé cette réflexion plusieurs mois avant lorsque je suis passée aux croquettes sans céréales. Pour info, ce qui m'a convaincu que les chiens ne sont pas fait pour manger des céréales c'est leur système digestif (et non pas les blagues du style "Tu as déjà vu un loup récolter du blé et se faire du pain?" qui sont, à mon avis, inutilement moqueuses). Nous, humains, produisont de l'amylase et mastiquont notre nourriture, effectuant ainsi une prédigestion des aliments, et possédont un intestin relativement long - les céréales nécessitent une digestion longue. Les chiens, eux, ne mâchent pas leurs aliments, ne produisent pas d'amylase au niveau de la gueule et ont un intestin bien plus court. Digérer les céréales sur-sollicite le pancréas - pour compenser la non pré-digestion- pour finalement peu d'énergie retirer et la digestion longue les fatigue. 

Bref, revenons à nos moutons, n'ayant pas besoin de céréales, il me suffisait pour assurer un bon équilibre nutritionnel à mon chien de varier les viandes et de respecter un certain ratio viande/abat/os. Une fois les bases acquises, ce n'est pas compliqué, j'étais sur les rails et ne me suis plus arrêté.
L'équilibre est ce qui inquiète beaucoup de propriétaires, matraqués tout au long de l'année par le discours de la petfood. Je ne fais que rarement de rapprochement homme/chien dans mon argumentation mais ici, cela me semble approprié: mangeons nous tous les jours selon les préceptes de la médecine? Certains jours nous ne mangeons pas de fruits parce que la panière est vide et qu'on a la flemme de faire les courses, d'autres fois on se fait une bonne raclette bien grasse avec des amis. Et pourtant, si nous ne mangeons pas tout le temps n'importe comment, nous ne sommes pas minés par des carences. L'équilibre d'un régime alimentaire se fait sur plusieurs semaines et non pas sur un repas. Si vous suivez les principes du régime cru, votre chien ne sera pas carencé.

La viande, ça regroupe les troupes!




S'est également posé la question du risque bactériologique. Mais entre sa digestion rapide et l'acidité de son estomac, le chien est tout à fait à même d'exterminer la quasi totalité des bactéries présentes dans son alimentation. Et puis, il n'y qu'à voir les cochonneries qu'ils sont capables d'avaler sans être malade!








Aujourd'hui Flappy et Linux (passé à la viande dès sa sortie de la LPA) mangent du poulet, du boeuf, de la caille, du porc, du canard, du lapin et des sardines, sans écueils et sont en pleine forme. En plus de ça, ils ont fruit et/ou légumes en purée et les compléments adaptés à leur cas (presque rien ou des cures pour Linux, de quoi prévenir l'arthrose et des aides naturelles contre ses maladies pour Flappy). Pas extrêmement compliqué en somme.

Je n'ai pas mis longtemps à être convaincu que le régime cru est un régime adapté aux chiens, surtout après avoir lu un certains nombres d'enquêtes statistiques et lu des articles et livres écrits par des vétérinaires. Parce que oui, ça on ne vous le dit pas souvent, mais le régime cru est soutenu par un grand nombre de professionnels de la santé du chien, ce n'est pas uniquement une lubie d'écolos extrémistes allumés du bocal.
Et je n'ai pas non plus mis longtemps à être convaincu que l'alimentation industrielle est une très mauvaise chose pour nos animaux. J'ai d'abord lu ce livre. Puis j'ai continué à lire. Des livres, des articles, des études, d'auteurs et de nationalité divers. Cette saleté de pseudo viandes déshydratée est à l'origine de bien des maux: problèmes digestifs à répétition, arthrose précoce, insuffisances rénales et pancréatiques, cancer etc. Bien sûr ces maladies peuvent être causées par d'autres facteurs. Mais devant l'augmentation de la fréquence d'apparition de ces maladies certains vétérinaires ont cherché un dénominateur commun et l'on trouvé: l'alimentation industrielle. Lorsqu'on connait le laxisme dans la production des croquettes, il y a de quoi faire peur (si on est capable de nous vendre du cheval à la place du boeuf, imaginez ce qu'on balance dans l'alimentation de nos animaux).

Et puis flûte quoi, comment ce fait il qu'on nous rabâche à nous qu'il faut éviter les plats préparés et manger frais et qu'on nous dise en même temps, que pour nos animaux, rien ne vaut l'industrie? Pourquoi nous laisse t on la responsabilité de l'équilibre de l'alimentation de nos enfants et pas celui de nos animaux? Je ne savais pas qu'on leur donnait cette importance.

Et il court! Et pas uniquement sur le sable ;)
Toujours est il que la révolutionnaire que je suis (bon OK, massivement cyber-révolutionnaire mais quand même) a eu envie de vous exposer son parcours. Le but ici n'est pas de vous faire culpabiliser de donner des croquettes à votre chien ou même de faire l'apologie du cru. Mon but est de vous inviter à réfléchir à ce que nous mettons dans la gamelle de nos chiens et ce par 2 constats:
-  Mon cavalier malgré une dysplasie des hanches, des becs de perroquets et une syringomyélie court, joue et vit comme n'importe quel chien. Ses vétos le trouvent dans un état général incroyablement bon et très musclé. Il est capable de faire des randonnées de 4h. Et pourtant il y a 2ans, il se traînait misérablement, mettait 35min à faire le tour du quartier contre 15 aujourd'hui et je manquais de pleurer de joie chaque fois qu'il courait.
- Est il vraiment logique de penser qu'une alimentation fraîche, élaborée par des vétérinaires, ne peut pas être meilleure qu'une alimentation industrielle, dans laquelle les composants sont souvent de basse qualité, surcuits, déshydratés et complémentés par des composants artificiels?

Je ne dis pas que l'alimentation cru est un remède miracle, une solution à tous les maux, ce n'est pas une médecine. Mais ne dit on pas que la clé d'une bonne santé réside dans une bonne alimentation?
Je ne dis pas non plus que toutes les alimentations présentes dans le commerce sont du poison à effet immédiat pour nos chiens. Mais ce sont des bombes à retardement et aucune ne vaut une alimentation fraîche.

J'espère que mon pavé (décidément je ne sais pas faire court) vous aura donner envie de creuser, et si c'est le cas (dites oui, juste pour me faire plaisir), je vous invite à rejoindre ce groupe où les conseils sont bons, les gens cultivés et ouverts, pour peu que vous vous donniez la peine de lire quelques pages et je vous promets que les chiens ne mordent pas.

dimanche 6 juillet 2014

On fait travailler le cerveau!

Evidemment mes chiens ont appris les choses "utiles": assis, couché, pas bougé, au pied, tu laisses etc. Bref le pack chien.
Mais la liste des tours "inutiles" qu'ils connaissent est bien plus longue: recule, twist, slalom, pousse, la patte, fais le beau, fais le mort, à cheval etc. Elle est même très très longue pour Flappy.
Ces tours sont ils vraiment inutiles? Et bien non, si il est vrai qu'ils ne me sont -  pour la plupart- dans ma vie avec mes chiens, ils sont l'oins d'être superflus pour autant.

Enseigner des choses à son chien, aussi farfelues soient elles, à toujours une utilité.  Au minimum, cela vous aidera à créer des liens avec votre chien, à mieux le connaitre et à renforcer votre relation avec une activité ludique. Dans certains cas, apprendre à votre chien à pousser une balle avec sa truffe peut même être d'une grande aide.

Et en plus, après ils savent poser :p
Tout d'abord, comment enseigne t on des tricks? L'apprentissage de ce genre de tours ne peut se faire qu'en positif - et de toute façon, l'éduc' traditionnelle c'est tout pourri, voir ici- je vois mal comment on peut faire comprendre à un chien que ce qu'on attend de lui c'est de faire le beau en tirant sur sa laisse. Au delà de l'aspect pédagogique, les tricks doivent être une activité plaisante et valorisante pour votre chien, sinon où est l'intérêt. Plaisante parce qu'il y a des récompenses à la clé et valorisante parce qu'on ne sanctionne rien, on le laisse réfléchir à ce qu'on attend de lui et on récompense le moindre progrès.

Il en découle que l'apprentissage de tours est d'une grande aide pour aider les chiens traumatisés ou anxieux à prendre confiance en eux. On les invite à prendre des initiatives qu'on récompense derrière, cela les aide à prendre de l'assurance. J'ai vu l'impact positif des apprentissages sur Linux, battu dans son ancienne famille, qui avait peur de faire des choses de lui même, on ne sait jamais que la baffe tombe. En l'encourageant à oser (et pour ça je récompensais à outrance le moindre mouvement allant dans le bon sens), je lui ai permis de se détacher de cette crainte et il est aujourd'hui beaucoup plus à l'aise dans les situations inhabituelles, puisqu'il ose tester quelque chose plutôt que de rester prostré.

Handicapé vous avez dit? 
Si les tours aident les chiens sur le plan de l'équilibre mental, ils les aident aussi sur le plan physique. Pour les chiens ordinaires, des tricks bien choisis peuvent aider à prendre conscience de l'arrière train et de le muscler - ce qui est très utile pour les chiens de sports). En général, les tricks permettent d'acquérir une meilleure coordination et une plus grande conscience de son corps. Pour les chiens malades, les bénéfices sont encore plus grands, et là c'est Flappy qui m'en a apporté la preuve. Atteint de 3 maladies qui réduisent sa motricité, bouger ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile pour lui. Les tricks m'ont aidé à le muscler, notamment aux niveaux des hanches (dysplasie) et donc à lui apporter un plus grand confort dans la vie de tous les jours et plus de plaisir dans les balades qui ne sont plus sources de difficultés pour lui. Et cela m'a également permis de travailler sur le contrôle de son corps, surtout pour les membres avant qu'il ne dirige pas toujours très bien (syndrome de Chiairi). Les tricks sont bien sûr venus en complément d'un suivi vétérinaire et d'une alimentation adaptée, mais dans la phase de rééducation, ils m'ont été d'une grande aide car Flap, bien que diminué, était toujours partant parce qu'apprendre est un jeu. 

Non seulement ils participent à une bonne santé physique mais aussi à garder un cerveau en pleine forme. Nos chiens ont de grandes capacités mentales - regardaient ce que savent faire les chiens d'assistance- que nous oublions bien souvent d'exploiter, et tout comme pour nous, un cerveau non utilisé se "ramolli". Grâce aux apprentissages nous développons les capacités cérébrales de nos chiens et nous contribuons à leur bon vieillissement. De plus, plus un chien apprend, plus il apprendra vite, et ça c'est chouette!

Et en plus, les tricks nous offrent quelque chose de non négligeable: fatiguer nos chiens en intérieur! Se servir de sa cervelle, c'est connu ça fatigue alors ça fait franchement plaisir de pouvoir crever son chien au chaud devant le feu plutôt que dehors sous la grêle (bien sûr les sorties restent indispensables, au moins un minimum). Et ainsi, vous avez un élément supplémentaire pour lutter contre l'ennui.

Enfin, on n'y pense pas tout de suite, mais on peut apprendre plein de choses utiles à nos chiens en dehors du classique assis-couché-pas bougé, du genre Ferme la porte (Flappy) ou Va chercher la télécommande (Linux)- je vous laisse admirer la division des tâches.

En bref, si vous voulez un chien intelligent et en bonne santé qui vieillit bien, qui vous fiche la paix le soir quand vous êtes peinard devant Esprits Criminels et en plus fait vos corvées, sortez les friandises et amusez vous!

Mon ToutKaput et mon ToutKrispé en pleine action


mercredi 2 juillet 2014

Billet n°3: l'orque tueuse.



Dimanche soir j’ai regardé Blackfish sur Arte… Et cela m’a sacrément retourné…

J’ai l’habitude de regarder Arte quand ils se décident à ne pas faire des programmes trop haut perchés du bulbe pour moi, et quand j’ai vu la bande annonce de ce documentaire, je me suis dit qu’il fallait que je le vois. Bien sûr ça allait me faire râler (mais bon ça, c’est une habitude), mais dans la vie il faut s’instruire et j’aime particulièrement les documentaires dont le but est de détruire un système ( Viva la revolution !).


Tilikum- Image internet.
Enfin bref, Blackfish c’est la dénonciation de l’exploitation des orques dans les parcs à thème, à travers l’histoire de Tilikum, une orque capturé à 2ans, exploitée tout au long de sa vie pour faire rentrer de l’argent dans les caisses des vilains, par son intelligence dans des spectacles ou par ses gènes avec l’insémination artificielle. Des orques comme Tilikum, il en a des dizaines. Mais Tilikum est spécial car, par 3 fois, il a tué un Homme. Non pas parce que l’orque, aussi carnivore et imposante soit elle, est un danger pour l’Homme par sa nature. Aucune attaque d’orque contre l’Homme n’a jamais été recensée à l’heure actuelle. Si Tilikum est devenu une menace pour nous, c’est parce que nous l’avons maltraité. Arraché à son clan alors qu’il n’était encore qu’un bébé, baladé de parc en parc, mis dans des bassins exiguës avec des femelles qui le persécutent, dressé à la dur et privé de toutes stimulations, sa vie a été, et est toujours, un calvaire. A-t-il tué par accident, par colère ou par vengeance même ? Impossible à dire, mais ce qui est sûr c’est que détenir un individu aussi intelligent dans de telles conditions ne peut être sans conséquence. Ici les conséquences peuvent être la mort d’un dresseur parce que les orques ont les capacités de nous faire du mal. Mais ce n’est pas parce que l’animal sauvage que nous gardons captif ne met pas notre vie en danger qu’il n’est pas en souffrance. 

Image internet
C’est ce questionnement éthique qui m’a perturbé pendant plusieurs jours. De tous les animaux sauvages que nous détenons en captivité, y en a-t-il un qui est heureux ? Peut-être, cela doit dépendre de l’intelligence de l’animal, de la taille et de la conception de son enclos, du respect de sa nature et des stimulations qui lui sont offertes. Mais comment en être certain ? Il y a-t-il de toute façon une seule bonne raison de mettre ces animaux en cage?

Je boycotte depuis bien longtemps les zoos à l’ancienne et les cirques, où ces magnifiques êtres ne sont là que pour distraire le public, de simples distributeurs de billets, frappés pour faire le beau ou maintenus dans des boxs en béton de 4m/3.
Certains disent qu’il est important de garder les espèces sauvages en captivité pour que nos enfants voient à quoi ils ressemblent ? Et pour quoi ? Pour que nos enfants pensent que la vie des animaux a si peu de valeur que l’on peut les installer en vitrine pour les pointer du doigt une fois par an ? Et puisque l’on parle de nos enfants, un autre argument qui court est que si on ne garde pas les espèces en danger en vie dans nos zoos, nos enfants ne sauront pas à quoi ils ressemblaient. Quelle belle hypocrisie ! Après avoir exterminé une espèce par notre égoïsme nous allons maintenant en martyriser les derniers représentants pour le bien de nos enfants… Soit dit en passant, je n’ai jamais vu de dinosaures je ne suis pas ignare pour autant.

Reste le cas des parcs naturels et des programmes de préservation des espèces (c’est-à-dire reproduire les espèces menacées pour les réintégrer dans leur milieu naturel). Ce genre d’établissement a normalement à cœur le bien être de ses animaux et travaille sur l’amélioration de leurs conditions de vie, mais arrivent ils à leur but ? Je ne sais pas mais je loue leur ingéniosité quand il s’agit d’inventer des distractions pour leur protégés, du plus simple ou plus complexe, de la noix de coco fourrée de fruits au sac à pommes de terre rempli de fumier, il faut une ingéniosité certaine.

Et après m’être copieusement torturé les méninges avec la condition des animaux sauvages en captivité, je me suis mise à penser à nos animaux domestiques. Ces animaux que nous choisissons d’avoir, à qui nous imposons un mode de vie, sont-ils heureux à nos côtés ? Ils peuvent l’être oui, si nous nous en montrons dignes et que nous les respectons.
 
Voici ma réflexion philosophique de la semaine, le cerveau a assez tourné maintenant je vais me reposer, arrêter de jouer aux intellectuels devant Arte et m’abrutir bien sagement devant les Anges de la Téléréalité et me fondre dans le système au lieu de le critiquer.