vendredi 11 juillet 2014

Du surcuit au cru.

Dans le BARF souvent ce qui fait peur ce sont les barfeurs. On a l'impression de débarquer dans une espèce de secte peuplée de gens hargneux. C'est vrai que, comme dans la plupart des minorités, certains se sentent vite agressés, obligés de se justifier ou jugés et sortent les crocs (la bonne blague). Et pourtant je vous assure que tous les barfeurs ne sont pas des fous, prêts à étriper tous les nouveaux venus qui - comme le veut le marketing- nourrissent leurs chiens aux croquettes. Pour en faire partie,  je peux vous assurer que de devoir toujours répondre aux mêmes "Mais il va devenir agressif" ou "Les chiens ont besoin de féculents, sinon ils sont carencés", ça fatigue à la longue. Mais les barfeurs ce n'est pas ça, malgré l'image que beaucoup en ont. Ce sont des gens concernés, impliqués, qui se sont documentés, qui ont résisté aux tentatives de lavage de cerveau et qui acceptent de répéter inlassablement les mêmes choses, par conviction bien fondée.Vous trouverez tout un tas de gens sympathiques prêts à vous conseiller, à partager leurs connaissances et cela que vous finissiez par adopter l'alimentation crue ou non.

Je ne vais pas ici vous expliquer comment nourrir votre chien au cru. Savoir faire quelque chose et savoir l'enseigner sont deux choses différentes. 
Je ne vais pas non plus vous expliquer dans le détail pourquoi l'alimentation crue est le mode de nutrition optimal de nos canidés. C'est très bien expliqué sur un certain nombre de sites et dans certains livres.
Je vais plutôt vous expliquer pourquoi et comment je nourris mes chiens au cru. J'espère vous prouver que tous les barfeurs ne sont pas des extrémistes (enfin si vous me prenez déjà pour une malade j'ai un peu raté ma démonstration) et  vous inciter à vous renseigner plus sur ce régime auprès de gens compétents.

Lorsque j'ai eu Flappy, il y a 4 ans maintenant (Pfiou le temps file) je ne connaissais rien de rien aux chiens. J'ai donc, suivant les recommandations de l'éleveur, acheté la marque avec laquelle il avait été sevré. Les premiers mois, malgré quelques gamelles boudées, cela se passait bien: un chien en forme, avec un beau poil, qui grandit bien et avec une bonne digestion. Je n'ai donc pas cherché plus loin et ai continué de lui donner ses petits cailloux. Et puis vers 9mois, le début de la galère a commencé avec la déclaration de sa dysplasie et de son syndrome de Chiairi. Le temps que l'on pose le diagnostic et que l'on sache comment intervenir, il s'était beaucoup démusclé. Me voilà donc avec un chien sans énergie, sans muscle et avec un problème articulaire conséquent, accentué par un trouble de la motricité.
J'ai un peu- enfin beaucoup- fouiné pour trouver des moyens d'améliorer la qualité de vie de mon chien et ai appris que les céréales chez le chien ayant des troubles articulaires augmentaient les inflammations. Nous sommes donc passé à la formule sans céréales, et malgré une amélioration, mon chien manquait toujours de pèche, de muscles et - après une mésaventure avec un poulet avarié égaré dans un parc- souffrait de diarrhées régulières.

Inutile de dire que j'étais très malheureuse de voir mon chien si jeune et si ardemment désiré passer à côté de sa vie. Depuis son arrivée, je glanais des informations à droite à gauche sur sa race, l'éducation mais aussi l'alimentation. J'ai découvert le BARF et après quelques semaines d'hésitation je me suis lancée dans le cru. Après tout je n'avais pas grand chose à perdre: si mon chien ne retrouvait pas plus de tonus, il ne vivrait pas longtemps, sur le moment je me fichais un peu de la question de l'équilibre alimentaire. 

Rien n'arrête un barfeur, même pas la neige!
Nous voilà donc parti en mode poulet-carotte, puis les premiers os (c'est la principale crainte de beaucoup de gens mais moi, ça ne m'a jamais effrayé). Assez vite j'ai vu la différence: mon chien avait enfin un transit normal et surtout il reprenait goût à la vie, littéralement. Alors qu'il me fallait l'emmener à la mer pour le sortir de son apathie je l'ai vu reprendre vie à nos balades quotidiennes dans les parcs. Il retrouvait peps et muscle, ce qui n'aurait pas dû m'étonner puisque les protéines sont la matière première  des muscles et que le chien tire son énergie des graisses animales et non pas comme nous des glucides, et que je lui fournissais les 2 en quantité et qualité. 

Une fois le pas franchi, je ne pouvais et ne voulais plus retourner en arrière. Je me suis donc renseignée plus précisément afin de bien faire et garder mon chien en bonne santé le plus longtemps possible.
L'absence de céréales ne m'inquiétait pas, puisque j'avais déjà posé cette réflexion plusieurs mois avant lorsque je suis passée aux croquettes sans céréales. Pour info, ce qui m'a convaincu que les chiens ne sont pas fait pour manger des céréales c'est leur système digestif (et non pas les blagues du style "Tu as déjà vu un loup récolter du blé et se faire du pain?" qui sont, à mon avis, inutilement moqueuses). Nous, humains, produisont de l'amylase et mastiquont notre nourriture, effectuant ainsi une prédigestion des aliments, et possédont un intestin relativement long - les céréales nécessitent une digestion longue. Les chiens, eux, ne mâchent pas leurs aliments, ne produisent pas d'amylase au niveau de la gueule et ont un intestin bien plus court. Digérer les céréales sur-sollicite le pancréas - pour compenser la non pré-digestion- pour finalement peu d'énergie retirer et la digestion longue les fatigue. 

Bref, revenons à nos moutons, n'ayant pas besoin de céréales, il me suffisait pour assurer un bon équilibre nutritionnel à mon chien de varier les viandes et de respecter un certain ratio viande/abat/os. Une fois les bases acquises, ce n'est pas compliqué, j'étais sur les rails et ne me suis plus arrêté.
L'équilibre est ce qui inquiète beaucoup de propriétaires, matraqués tout au long de l'année par le discours de la petfood. Je ne fais que rarement de rapprochement homme/chien dans mon argumentation mais ici, cela me semble approprié: mangeons nous tous les jours selon les préceptes de la médecine? Certains jours nous ne mangeons pas de fruits parce que la panière est vide et qu'on a la flemme de faire les courses, d'autres fois on se fait une bonne raclette bien grasse avec des amis. Et pourtant, si nous ne mangeons pas tout le temps n'importe comment, nous ne sommes pas minés par des carences. L'équilibre d'un régime alimentaire se fait sur plusieurs semaines et non pas sur un repas. Si vous suivez les principes du régime cru, votre chien ne sera pas carencé.

La viande, ça regroupe les troupes!




S'est également posé la question du risque bactériologique. Mais entre sa digestion rapide et l'acidité de son estomac, le chien est tout à fait à même d'exterminer la quasi totalité des bactéries présentes dans son alimentation. Et puis, il n'y qu'à voir les cochonneries qu'ils sont capables d'avaler sans être malade!








Aujourd'hui Flappy et Linux (passé à la viande dès sa sortie de la LPA) mangent du poulet, du boeuf, de la caille, du porc, du canard, du lapin et des sardines, sans écueils et sont en pleine forme. En plus de ça, ils ont fruit et/ou légumes en purée et les compléments adaptés à leur cas (presque rien ou des cures pour Linux, de quoi prévenir l'arthrose et des aides naturelles contre ses maladies pour Flappy). Pas extrêmement compliqué en somme.

Je n'ai pas mis longtemps à être convaincu que le régime cru est un régime adapté aux chiens, surtout après avoir lu un certains nombres d'enquêtes statistiques et lu des articles et livres écrits par des vétérinaires. Parce que oui, ça on ne vous le dit pas souvent, mais le régime cru est soutenu par un grand nombre de professionnels de la santé du chien, ce n'est pas uniquement une lubie d'écolos extrémistes allumés du bocal.
Et je n'ai pas non plus mis longtemps à être convaincu que l'alimentation industrielle est une très mauvaise chose pour nos animaux. J'ai d'abord lu ce livre. Puis j'ai continué à lire. Des livres, des articles, des études, d'auteurs et de nationalité divers. Cette saleté de pseudo viandes déshydratée est à l'origine de bien des maux: problèmes digestifs à répétition, arthrose précoce, insuffisances rénales et pancréatiques, cancer etc. Bien sûr ces maladies peuvent être causées par d'autres facteurs. Mais devant l'augmentation de la fréquence d'apparition de ces maladies certains vétérinaires ont cherché un dénominateur commun et l'on trouvé: l'alimentation industrielle. Lorsqu'on connait le laxisme dans la production des croquettes, il y a de quoi faire peur (si on est capable de nous vendre du cheval à la place du boeuf, imaginez ce qu'on balance dans l'alimentation de nos animaux).

Et puis flûte quoi, comment ce fait il qu'on nous rabâche à nous qu'il faut éviter les plats préparés et manger frais et qu'on nous dise en même temps, que pour nos animaux, rien ne vaut l'industrie? Pourquoi nous laisse t on la responsabilité de l'équilibre de l'alimentation de nos enfants et pas celui de nos animaux? Je ne savais pas qu'on leur donnait cette importance.

Et il court! Et pas uniquement sur le sable ;)
Toujours est il que la révolutionnaire que je suis (bon OK, massivement cyber-révolutionnaire mais quand même) a eu envie de vous exposer son parcours. Le but ici n'est pas de vous faire culpabiliser de donner des croquettes à votre chien ou même de faire l'apologie du cru. Mon but est de vous inviter à réfléchir à ce que nous mettons dans la gamelle de nos chiens et ce par 2 constats:
-  Mon cavalier malgré une dysplasie des hanches, des becs de perroquets et une syringomyélie court, joue et vit comme n'importe quel chien. Ses vétos le trouvent dans un état général incroyablement bon et très musclé. Il est capable de faire des randonnées de 4h. Et pourtant il y a 2ans, il se traînait misérablement, mettait 35min à faire le tour du quartier contre 15 aujourd'hui et je manquais de pleurer de joie chaque fois qu'il courait.
- Est il vraiment logique de penser qu'une alimentation fraîche, élaborée par des vétérinaires, ne peut pas être meilleure qu'une alimentation industrielle, dans laquelle les composants sont souvent de basse qualité, surcuits, déshydratés et complémentés par des composants artificiels?

Je ne dis pas que l'alimentation cru est un remède miracle, une solution à tous les maux, ce n'est pas une médecine. Mais ne dit on pas que la clé d'une bonne santé réside dans une bonne alimentation?
Je ne dis pas non plus que toutes les alimentations présentes dans le commerce sont du poison à effet immédiat pour nos chiens. Mais ce sont des bombes à retardement et aucune ne vaut une alimentation fraîche.

J'espère que mon pavé (décidément je ne sais pas faire court) vous aura donner envie de creuser, et si c'est le cas (dites oui, juste pour me faire plaisir), je vous invite à rejoindre ce groupe où les conseils sont bons, les gens cultivés et ouverts, pour peu que vous vous donniez la peine de lire quelques pages et je vous promets que les chiens ne mordent pas.

5 commentaires:

  1. Au top cet article ! Presque 6 ans de cru pour mes chiens :)
    Je partage.

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    1. Merci, ça fait plaisir :). 2ans pour nous mais ce n'est qu'un début ;).
      Je me souviens avoir passé un petit moment sur ton blog à une époque... Merci de m'avoir fait découvrir le terrier brésilien, j'adore!

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  2. Superbe article et pour un chihuahua. Croyez vous ça possible

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    1. Bonsoir. Oui bien sûr, je connais des propriétaires chihuahuas, yorks et épagneuls papillons dont les chiens sont au BARF

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